Alight by Scott Sigler

Auteur:Scott Sigler [Sigler, Scott]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-Fiction
Éditeur: Lumen
Publié: 2016-09-15T17:56:27+00:00

Chapitre 25

Trois araignées cheminent de leur grande foulée à travers la jungle, le corps hissé au-dessus des fourrés denses grâce à leurs longues pattes. Leur camouflage jaune, brun et vert les rend presque invisibles. Elles grincent, mugissent et vibrent d’une façon plutôt inquiétante. Quand ces machines sortaient tout juste de l’usine et n’étaient pas en aussi piteux état, elles devaient se mouvoir aussi silencieusement que les Cercles-étoiles destinés à les contrôler.

Les ruines défilent. Des floiseaux de toute taille voltigent à travers la canopée. Certains arbres poussent à des hauteurs impossibles, auréolés de leurs larges feuilles jaune sombre qui s’abreuvent de lumière. Les mêmes lianes qui recouvrent la ville pendent des branches hautes. Le soleil de fin d’après-midi filtre à travers les frondaisons illuminées d’un mirage de chaleur.

La beauté d’Omeyocan est à couper le souffle.

Les épais sous-bois finissent par s’ouvrir et nous nous retrouvons au bord d’une large rivière. De grands arbres poussent sur les deux berges, encadrant les flots rageurs. Des floiseaux frôlent la surface, plongent dans les remous pour pêcher les équivalents locaux de nos petits poissons.

Devant nous, l’araignée sans cavalier ne ralentit pas et s’engage dans le courant, vers l’aval. L’automate que Bishop et moi montons lui emboîte le pas, son corps de métal à moitié immergé. Nous restons tout de même juste au-dessus de la surface bouillonnante, presque comme quand nous voguions dans le canoë de Grand-père, pendant les vacances d’été.

Le canoë de Grand-père…

Un nouveau souvenir de Matilda. Je me rappelle le rire de mon grand-père et son visage mal rasé. Le canoë rouge sentait toujours le vieux poisson. Il me semble tellement réel ! Comme si je n’assistais pas à l’expérience de Matilda, mais à la mienne. Comment est-ce possible ? J’ai été créée sur un vaisseau spatial.

Et pourtant, je me souviens de la façon dont Grand-père aimait bricoler de vieilles antiquités inutiles, appelées « montres ». Il adorait me faire observer les minuscules mécanismes qui s’ajustaient à la perfection à l’intérieur.

S’il était ici, peut-être pourrait-il réparer ces machines branlantes ?

Je jette un regard par-dessus mon épaule, vers l’araignée à la patte folle et grinçante qui porte Coyotl, Kalle et Borjigin. Comme moi, Kalle n’a de cesse qu’elle ne trouve un signe du fruit violet. Pousse-t-il sur les arbres ? Peut-être sur une espèce de plante plus petite que nous n’aurions pas encore croisée ? Borjigin ferme les yeux, la tête lovée dans le cou de Coyotl, qui, malgré le bras placé autour des épaules de son ami, regarde droit devant lui et surveille les berges.

La façon dont ils se tiennent l’un contre l’autre…

Comme Spingate et Gaston, je pense que Borjigin et Coyotl se sont trouvés.

J’aimerais que Bishop m’enlace de la même façon et qu’il me serre contre lui. Ce serait bon de pouvoir me détendre dans ses bras, de ne plus avoir à tout anticiper en permanence.

— Tu vois des fruits ? me demande-t-il.

Je secoue la tête en guise de réponse.

— Moi non plus. Une fois que Smith t’aura examinée, nous pourrons prendre les araignées pour couvrir un plus large périmètre.

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